Coucher de soleil
Le couchant s'illumine ainsi qu'une fournaise
Sous les derniers rayons d'un chaud soleil d'été ;
Les nuages, au ciel, ont des rougeurs de braise
Sur les bords arrondis de leur groupe ouaté.
Mon œil surpris contemple une immense cimaise
Faite d'un voile pourpre et d'un voile bleuté,
Un groupe fantastique est taillé dans la glaise
D'un lourd nuage sombre au front ensanglanté.
Tandis que dans le ciel de longs rayons flamboient
La nuit coule sans bruit et remplit le vallon...
Dans son ombre bientôt toutes choses se noient !
Narcisse Sellier – juillet 1933